14 oct. 2007

Oasis College House

Pendant deux ans, j’ai supporté ma chambre de cité universitaire rennaise, me disant qu’après tout il y avait pire... Environ 10000 kilomètres plus loin, il y a en tout cas bien mieux, et j’aurai vraisemblablement du mal à me défaire de l’appartement 408 de l’Oasis College House. Eh ouais les mecs.

Première surprise en arrivant, la clé est tout sauf normale.


Pour ouvrir la porte, on glisse cette espèce de clé dans une espèce de serrure, on tourne et le tour est joué. Avec une installation pareille, j’espérais entrer dans un vaisseau spatial mais il n’en fut rien et au lieu de ça, je me retrouvai dans un appartement japonais...
Et pour tout vous dire, ça n’a finalement rien à envier à un vaisseau spatial.

D’abord, comme dans tout intérieur japonais, une marche signale la séparation entre l’extérieur et l’intérieur. On se déchausse avant d’entrer, et s’il n’y a pas assez de place pour poser ses chaussures dans ce petit espace d’environ un mètre carré, il y a, à côté, un énorme placard qui peut stocker les chaussures du Pérou tout entier.


À droite, ce sont les toilettes. Je vous arrête avant que vous ne demandiez une démonstration, ce sont des toilettes à l’occidentale à ceci près qu’il y a au-dessus de la cuve un petit robinet qui s’actionne automatiquement lorsqu’on tire la chasse. Pratique pour se laver les mains, surtout que l’eau utilisée n’est autre que l’eau qui servira pour le prochain passage.
L’écologie, les amis.


À gauche, une machine à laver, un frigo, un four à micro-ondes, un lavabo (trop grand pour ce que j’en fais), une table de cuisson (avec grill en bonus), le tout bien sûr accompagné de placards assez grands pour héberger décemment toute une famille de sangliers. Au-dessus de l’évier, une petite fenêtre avec barreaux et moustiquaire. Sur ce point, on pense souvent que c’est un gadget. Enfin... On pense généralement ça avant d’avoir vu les cigales du quartier manger des chats. Je plaisante à peine, le soir de mon arrivée à l’appartement, j’ai vu une bestiole d’environ cinq centimètres dans l’escalier et qui avait l’air de dire : « toi, p’tit mec, si tu payes pas ton loyer, on te fait la peau ».

Un peu plus loin dans ce couloir, une porte coulissante menant à une mini-salle de bain en deux parties : bain et lavabo séparés.


À l’issue du couloir, une grande porte coulissante mène à l’espace de vie principal : la chambre. Niveau équipement, rien à redire : un mini four, un cuiseur de riz, une bouilloire, une télé et surtout la clim. Oh vous pourrez penser que la clim est un luxe de bourgeois... Absolument pas, les amis, c’est absolument nécessaire ici. Quand on ouvre la fenêtre, ce n’est pas un courant d’air frais mais une énorme bouffée d’air chaud et humide qui nous attaque et détruit une heure de clim en sept secondes chrono. J’ai beau ouvrir en grand mes trois fenêtres en plus de la porte, rien à faire, ça ne ferait même pas frissonner un papillon.

En dehors de ça, c’est classique : il y a un lit (qu’on peut paraît-il plier) et des meubles genre Ikea dont une énorme armoire au sein de laquelle je pense pouvoir organiser un tournoi de sumo (je vous tiendrai au courant si ça se fait).

Il y a également une fenêtre au-dessus du bureau ainsi qu’une porte-fenêtre qui donne sur le balcon.

De ce balcon, on voit clairement la fac qui se trouve juste en face, mais aussi une station-service, le petit magasin Kanehide du coin (ouvert jusqu’à minuit), une partie de la ville de Ginowan, un bout de la base militaire américaine de Futenma et last but not least : la mer de Chine.


C’est peut-être très loin à pied, avec une heure de marche pour atteindre la « Tropical Beach », mais se lever le matin et voir la mer au loin, c’est quand même agréable. Ah et je ne vois pas seulement ça du balcon mais de mes trois fenêtres ! Pour résumer : je vois la mer quand j’étends mon linge, quand je travaille sur mon bureau (comme présentement), quand je fais la cuisine ou la vaisselle et en général dès que je le décide. Enfin, quand je suis couché, il me suffit de lever un peu la tête pour apercevoir du bleu.

Juste une précision, avant que vous corrompiez les Marines du coin pour qu’un hélico s’écrase sur l’appartement 408 : quand le temps est couvert, je ne vois pas grand chose. Idem la nuit, sauf que jusqu’à preuve du contraire, la mer qui s’illumine la nuit n’existe que dans mes rêves.

Bref, j’ai hérité du meilleur appartement de l’immeuble selon moi. C’est au troisième étage, certes, mais les gens du troisième ont des fils électriques entre leurs yeux et la mer et ceux du deuxième ne la voient peut-être même pas.

Pour un regard différent sur le quotidien à Okinawa, vous pouvez aussi visiter le blog de Kanhlayany, qui fréquente le même immeuble et les mêmes cours que moi.

7 commentaires:

  1. Hé c'est plutôt groovy, frais, cheesy, classieux et stylé. Tu as de la chance ! À l'école j'avais appris que les plus grands appartements du Japon faisaient 6m² pour les familles nombreuses ; quel choc.

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  2. Je savais bien que mon option tatillonage srvirait, merci R2.
    Tout d'abord, c'est la mer de Chine.
    (東シナ海).
    Le kanehide ferme à minuit ;)
    Et t'aurais pas dû emménager avant de le faire exorciser ....

    Sinon, oui c'est le meilleur appart, mais il a quelques défauts, tu verras en été ;)

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  3. Voilà, j'ai corrigé tout ça.

    Il est vrai qu'il est écrit sur les portes qu'il ferme à "12h du soir" mais comme on m'avait dit que c'était une heure et que j'ai vu des gens entrer après cette heure-ci (ce serait le personnel donc), je euh voilà. De toute façon, il y a le Lawson juste à côté qui ne ferme jamais et où on trouve un plus grand choix de sucettes pour chien alors bon.

    Pour la mer de Chine, en effet, et c'est pourtant écrit en gros sur la carte qui est sur mon mur...

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  4. Inutile de corrompre les Marines pour qu'il s'écrase, tu devrais savoir ça, Denys. A propos, tu as pris ton parapluie ?

    Content en tout cas d'avoir de tes nouvelles, et on te flagellera si ce blog dépérit, sache-le.

    Message personnel : tu m'as envoyé un email au bureau, que j'ai jeté à la poubelle sans le lire tout en archivant consciencieusement les spams viagriques - si tu l'as toujours dans tes "éléments envoyés", ce serait sympa de me le renvoyer por favor - sans quoi il va falloir que je l'écrive moi-même en imagineant ce que tu as pu me dire... Mille pardons, c'est l'âge.

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  5. Les fautes d'ortographe, ce n'est pas l'âge, c'est le Lalande-Pomerol...

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  6. Waw c'est énorme de tomber de tomber sur ton blog, je suis moi-même dans cet immeuble en cours à Okikoku et je suis dans le 307 :'p. Je cherchais quelques infos sur l'Oasis College House pour savoir quelle était la superficie exacte des appartements ? Si on te l'a dit, j'aimerais bien que tu me le fasses savoir...

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