1 déc. 2007

Speech Contest

Un speech contest ?

Je n'en avais jamais entendu parler avant d'arriver ici mais croyez-moi, les profs se sont démenés pour m'en servir matin midi et soir. Pour tout vous dire, ça fait plus d'un mois qu'on nous en parle un cours sur deux.

Le principe est simple : écrire un texte sur un sujet libre puis le présenter en public pendant trois minutes environ.

En résumé, le but est de faire pleurer tout le monde tout parlant de soi et en flattant le Japon. Comme dans tout speech, l'humour est évidemment apprécié et, en effet, j'en ai vu qui avaient, en plus d'un certain charisme, une propension à faire mourir de rire le public avec deux syllabes.

Je ne compte plus les brouillons écrits, raturés et recommencés depuis un mois. Au bout d'une dizaine, on a donné aux profs une version finale qui a été incorporée au programme imprimé pour l'occasion.



Kanhlayany et moi étions seuls dans la catégorie des débutants, ce qui nous permettait évidemment de gagner à coup sûr ! Hé hé hé.

Bien entendu, chanceux que je suis, j'ai été le premier à passer. Mon sujet était "la musique que j'aime". Ça m'a permis dans un premier temps d'évoquer les musiciens français du début du XXè siècle dont certains (Ravel, Debussy) se sont inspirés de l'art japonais (Ravel avait chez lui un coquet salon japonais) avant de préciser qu'en retour, ceux-ci avaient influencé toute une génération de compositeurs japonais. J'en profite pour remercier Jean (ici-même, pas dans mon speech, désolé) de m'avoir fait découvrir toute cette collection japonaise de disques Naxos, remarquable en bien des points et j'invite les mélomanes à se ruer notamment sur les disques Fukai et Hayasaka dont j'ai d'ailleurs cité les noms pour ce speech. J'ai poursuivi en disant qu'au contraire des musiciens japonais qui venaient souvent étudier la musique en France, j'étais de mon côté venu au Japon. Après ces jolis liens tissés avec l'ami Japon, j'ai parlé de ma vraie musique de prédilection : la musique de jeu. Bla bla 1985, Mario, Japon, concerts, bla bla, France, pas concerts, bla bla, étudier, musique de jeu, bla bla, Final Fantasy, bla bla, écoutons un extrait.

Je connaissais par coeur mon speech hier soir, mais quand on se retrouve en public, filmé, ayant trop peu dormi et avec la lumière bleue du projecteur dans les yeux, on ne peut s'empêcher, par sécurité, de contrôler sa feuille à chaque fin de phrase. Ces précautions ne m'ont pas empêché de me tromper puis de me reprendre à plusieurs reprises. Etant le premier à passer, j'ai heureusement bénéficié de la virginité des oreilles de l'auditoire.



J'ai ensuite dû me farcir tous les autres speeches, du plus marrant (intitulé "non, je ne suis pas un idiot") au plus chiant (houlala, les pommes sont chères, [...] en plus les typhons font peur) jusqu'au plus ignoblement racoleur (une lettre chialeuse en direction du paradis) le tout pour environ cinq heures. Et encore, je comprenais un mot sur cinq, ce qui m'a, dans un sens, sauvé.

A l'issue, remise des prix. Je suis donc reparti avec un joli diplôme, un bon d'achat de 3000 yen (une vingtaine d'euros), un T-shirt et un porte-mines tous deux à l'effigie de la fac.

Je vous invite comme d'habitude à consulter l'album pour plus de photos. Celles-ci s'y accumulant, j'ai remarqué qu'il devenait de plus en plus lent. Je vais donc sans doute procéder à un petit remaniement prochainement (puisque ça ne viendrait pas à l'idée de Google de changer automatiquement de page après trop de photos...)

Merci d'ailleurs à Thibaud pour ses clichés !

10 commentaires:

  1. T'as trop la classe devant mon PC ! Style t'es en conférence.

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  2. visiblement (je sais que tu n'aimes pas évoquer cet évènement tragique),ton coiffeur est en prison et a pris une lourde peine.
    un conseil, si tu vas te faire rafraîchir chez un remplaçant dans le quartier, amène un modèle, parce que si tu t'explique mal, tu risque de te retrouver avec une teinture façon marylin et une permanente. remarque, ce serait sympa pour les prochaines photos...
    bisous!

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  3. Ho visto Rashomon d'Akira Kurosawa (d'après la nouvelle de Akutagawa Ryunosuke) (1950)en espagnol, ça ne s'invente pas...
    Pas mal.
    D'ailleurs, le mot japonais RASHOMON a été repris en anglais et d'autres langues pour définir "any situation in which the truth of an event is difficult to verify due to the conflicting accounts of different witnesses."

    Mais dis Jamie Rashomon veut dire quelquechose ou c'est seulement un toponyme?

    N.

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  4. Tiphaine, tu sais à quel point j'aime les coiffeurs... :)

    Coco, j'ai brièvement cherché Rashômon dans mon dico de base et ils citent simplement le nom du film de Kurosawa en plus du nom d'une porte (?) de Kyôto.

    Petit cours de langue japonaise improvisé : c'est Rashômon, ça veut dire qu'on l'écrit Rashoumon en japonais (on écrit "ou" pour avoir un o long). Comme Tôkyô (Toukyou), Kôji Kondô (Kouji Kondou) et Kyôto (Kyouto).

    Je précise ça parce que si tu dis Rashomon à un japonais sans le O long, il mettra deux heures à te comprendre (ils sont pas du tout mais alors PAS DU TOUT flexibles sur ce point).

    Si par exemple tu dis "vature" à un Français, il comprendra assez rapidement que tu parles de voiture. Si tu dis "koruma" au lieu de kuruma (voiture), un Japonais ne te comprendra pas.

    Au moins ça nous pousse à soigner les o longs.

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  5. Saloperie de japonais!
    Saloperie de voyelle longue!
    Saloperie de speech contest!
    Saloperie de coiffeur!

    ....et sinon Denys, Mylene Farmer t'aimes ?

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  6. Merci pour ces éclaircissements.

    Rashoumon, porte de Kyoto? Pourquoi pas. Un des theatres du film est la porte d'un temple ou d'une ville, je ne sais...

    L'histoire, le meurtre d'un homme et le viol de sa femme racontée successivement par plusieurs témoins de la scène (dont l'assassin etle mort lui-meme, par le truchement d'une vieille chiromante)

    PS:peux-tu me donner le nom de réalisateurs japonais contemporains ou en devenir?

    Good vibes

    N

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  7. Youp, pardon Nico, j'étais passé à côté de ce nouveau message. Pour le nom des réalisateurs intéressants, je préfère laisser Jean répondre, il a vu bien plus de films japonais que moi !

    En attendant, je te conseille vivement Cure, de Kiyoshi Kurosawa, que j'ai d'ailleurs vu chez Jean et qui est remarquable.

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  8. Argh, tu me poses une colle, j'ai vu des films asiatiques par dizaines dernièrement (pour un amateur de séries B déçu par la décadence du genre aux USA, reste l'Asie), des coréens (Bong Joon Ho), des hong-kongais (Johnnie To), même des thaïlandais (Nonzee Nimibutr), mais des japonais, va falloir que tu me laisses le temps d'y réfléchir.

    En tout cas, oui : Kurosawa le jeune. Je suis un fan de Cure, moi aussi, comme tu sais, et de Kaïro (son remake américain, Pulse je crois, est consternant). Un coffret double de lui vient de sortir en France d'ailleurs, avec Door III (très moyen à mon avis, et la copie est l'une des plus laides disponibles sur le marché) et Loft qui est très supérieur, lorgnant avec lyrisme sur le Vertigo d'Hitchcock (un de mes films préférés).

    Je fouille mes archives et je vous tiens au courant...

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  9. hello! just one question : un speech contest, c juste un concours facultatif ou c obligatoire dans le cursus???

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  10. Comme on travaille un peu en cours l'exercice et que les profs nous aident à la rédaction ou à la correction, je suppose que c'est obligatoire. Mais il n'y a pas spécialement de craintes à avoir à ce sujet, vraiment.

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