Okinawa-sen no zu, par Toshi et Iri Maruki |
Un article de l'Asasi Shimbun paru aujourd'hui met des nombres sur un phénomène dont l'existence à Okinawa ne surprendra personne : les troubles de stress post-traumatique, ou TSPT.
Les TSPT concernent souvent les personnes qui ont connu la guerre et se manifestent généralement par des visions – beaucoup disent revivre sans cesse les scènes pénibles – ou une hypersensibilité à tout évènement évoquant ce passé difficile.
D'après une enquête menée entre avril 2012 et février 2013 par l'Association de recherche sur les traumatismes consécutifs à la guerre d'Okinawa (沖縄戦トラウマ研究会), 39% des habitants d'Okinawa de 75 ans et plus seraient quotidiennement sujets aux TSPT. Parmi ces personnes, 78% ont perdu des proches pendant la guerre ou l'année qui a suivi. Sans surprise, la majorité des cas de TSPT quotidiens concerne des personnes qui ont eux-mêmes assisté à la mort d'un de leurs proches.
Parmi les personnes les plus touchées, 82% indiquent connaître des troubles quand elles entendent parler d'informations sur la guerre et 60% quand elles voient des bases ou engins militaires, ou qu'elles sont exposés à des bruits importants. À titre d'exemple, une dame de la quatre-vingtaine indique qu'elle repense davantage à la guerre depuis que les Osprey ont été déployés à Okinawa en 2012. « Quand ils volent à basse altitude, je crie “Rentrez chez vous, rentrez chez vous” dans ma tête » précise-t-elle.
La directrice de l'association qui a mené l'enquête, Fujiko Tôyama, dit être surprise que près de 40% des personnes soient touchées, mais rappelle que l'exposition continue au problème des bases militaires n'est pas de nature à apaiser l'esprit des habitants qui ont fait l'expérience de la guerre.
Pour rappel, la bataille a causé la mort de 120 000 civils, sur un total de 450 000 habitants environ (chiffres de la préfecture). En comptant les pertes militaires américaine et japonaise, ce sont 200 000 personnes qui ont perdu la vie.
Pour rappel, la bataille a causé la mort de 120 000 civils, sur un total de 450 000 habitants environ (chiffres de la préfecture). En comptant les pertes militaires américaine et japonaise, ce sont 200 000 personnes qui ont perdu la vie.